La dignité menstruelle est le droit de menstruer sans risque pour notre santé et notre intégrité, indépendamment de notre genre. C’est pour cela que nous parlons de personnes menstruantes plutôt que de femmes uniquement.
La dignité menstruelle est aussi le fait de pouvoir menstruer dans des contextes libres de tout type de violence, de stigmatisation et d’inégalité.
Lutter pour la dignité menstruelle signifie combattre la précarité menstruelle et promouvoir une éducation menstruelle émancipatrice.
Une note importante: Si aujourd’hui on appel le 28 mai “Journée de l’hygiène menstruelle” (crée en 2013 dans les pays du nord global), il faut savoir que déjà en 1987 existait une journée de la visibilité des menstruations. Il s’agit de la “Journée internationale d’action pour la santé des femmes”, établie grâce aux luttes des féministes des sud globaux.
Sources: @caroeducadoramenstrual @ et @emancipadas.educacionmenstrual
La précarité menstruelle c’est quoi ?
C'est le fait d’éprouver des difficultés financières à disposer de suffisamment de supports menstruels pendant ses règles.
En France, 4 000 000 de personnes sont victimes de précarité menstruelle.*
*source : baromètre exclusif Règles Élémentaires x OpinionWay, Mars 2023)
Sans les supports adéquats, une personne se retrouve forcée à improviser avec des alternatives souvent insalubres, mettant leur santé physique et mentale à risque.
Les menstruations ne devraient pas être un luxe : nous méritons toustes d’avoir accès à des supports menstruels de qualité pour la gestion de notre sang.
C’est une question de santé publique, d’équité mais aussi de dignité fondamentale.
L’éducation menstruelle c’est quoi ?
La dignité menstruelle implique une éducation menstruelle libre de tabou.
L’éducation menstruelle émancipatrice part du principe que personne ne connait son corps mieux que soi-même, et que cet apprentissage est possible collectivement.
Elle questionne les discours et les narrations qui engendrent des oppressions et qui limitent notre autonomie.
Dans notre approche, qui est féministe mais aussi écologiste, l’éducation menstruelle se traduit également par la sensibilisation aux questions environnementales liées à la production des supports menstruels et la proposition d’alternatives écologiques.
Comment peut-on lutter globalement pour la dignité menstruelle ?
Les effets d’annonce amenés par les politiques ne suffisent pas pour des résultats concrets alors voici quelques pistes de travail pour aboutir à un plan global de lutte :
La base :
- Prise en charge / remboursement de tout types de supports menstruels pour toustes
- Mise à disposition des produits, partout, de l’école à l’entreprise en passant par l’espace public
- Promouvoir une éducation menstruelle émancipatrice
On va plus loin:
- Mieux financer la recherche
- Former les professionnels de santé, du social et de l’éducation
- Développer le dépistage endométriose et autres pathologies menstruelles (SOPK, dysménorrhée, trouble dysphorique prémenstruel...)
- Faire de la prévention et de l’éducation à la santé menstruelle, dès la primaire, pour toutes et tous (et pas que pour les filles) pour lutter contre le tabou des règles
- Assurer l’accès à des toilettes propres, accessibles et adaptées à toustes et à des distributeurs de produits dans l’espace public
Au fait il y a quoi dans nos culottes ?
L’opacité persiste sur la composition et les processus de fabrication des supports menstruels. Pour en sortir, il faudrait :
- Obliger les fabricants à réaliser des analyses plus poussées des produits (y compris sur l’absorption), à rendre public le process qualité
- Interdire certaines substances ou instaurer (et contrôler) des seuils maximum
- Transparence avec information à l’extérieur de l’emballage de l’intégralité des substances (ajoutées intentionnellement ou non) + mise en évidence de celles possiblement toxiques
- Mieux organiser les remontées d’informations via la vigilance, notamment sur tous les risques sanitaires et via les études à la charge des fabricants
- Instaurer des contrôles réguliers par la DGCCRF sur la composition et les allégations et la publicité (si on pouvait arrêter d’avoir des règles bleues, par exemple...)
On fait quoi au travail ?
30% des personnes menstruées ont déjà manqué le travail à cause de leurs règles*
*source : baromètre exclusif Règles Élémentaires x OpinionWay, Mai 2022)
Comme on va passer un certain temps au travail jusqu’à la ménopause, on pense à :
- Garantir de meilleures conditions de travail avec des pauses régulières, l’accès à des toilettes avec lavabo et supports menstruels à disposition
- Aménager le travail, avec du télétravail ou des congés menstruels, sans délai de carence
- Former la médecine du travail aux questions d’endométriose, ménopause, pré-ménopause